Les Masques

Traditions populaires >> Traditions (folklore, anecdotes, fêtes, le calendrier, coutumes)
- Département : Lot-et-Garonne
- Canton : Fumel
- Commune : Blanquefort-sur-Briolance
- Lieu-dit : Le Bourg
- Siècle : 20

La tradition des "Masques", le soir de Mardi Gras. Prononcez les Maaasques. Tradition ancestrale (?) pratiquée jusque dans les années 70, et peut-être assez spécifique à Blanquefort, en tout cas les villages voisins ne semblaient pas pratiquer cette coutume.

Le jeu consistait, pour les enfants du village, à se déguiser avec les moyens du bord, et surtout à bien se recouvrir le visage pour ne pas être reconnus. C'était l'occasion annuelle d'aller fouiller dans les vieux habits du grenier et dans les grandes armoires des chambres. Le pantalon du grand-père, les chaussettes de la grand-mère, le vieux casque de guerre, les sabots....tout était bon. Sur le visage un bout de drap peinturluré, ou tout simplement noirci au charbon. Un vieux chapeau.
Bien sûr pas question de ces masques tout prêts que l'on trouvait dans les magasins des villes.
Puis, quand les gens étaient en train de manger, toute cette petite troupe s'animait dans les rues du village. On passait dans chaque maison. Toujours le même rituel:
- toc toc toc
- qui c'est ?
Et là pour ne pas se faire reconnaître personne ne parlait, bien sûr.
La porte s'ouvrait et la troupe s'engouffrait dans la maison, restant debout sans mot dire, chacun attendant d'être découvert à son tour.
- Oh, ça, c'est le petit Despont!
Si le masque ne se découvrait pas, c'était faux, fallait chercher encore.

Je me souviens que, étant trop petit encore pour me déguiser, je voyais entrer dans la maison, avec quelque effroi, toute cette troupe d'inconnus aux vêtements grotesques.
Lorsque tout le monde était découvert, les gens nous donnaient des gâteaux, des crêpes ou des beignets, puis nous repartions vers la maison suivante.
Après avoir visité toutes les maisons du village, nous mangeions ensemble les gâteaux et les bonbons, puis, à regret, nous rentrions chez nous, en espérant bien que l'année suivante, alors là, on ne nous reconnaîtrait pas.

La tradition s'est perdue dans les années 70..c'est triste....tous les ans le soir de Mardi Gras je hante les rues du village en guettant des rires étouffés....mais non.


Auteur : Jean-Claude Despont
Source : Mémoire collective village




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