Ludomir Combes
Ressources du sous-sol et leurs transformations >> Argiles
- Département : Lot-et-Garonne
- Canton : Fumel
- Commune : Fumel
- Siècle : 19
COMBES, Ludomir, (Fumel, 1824 – Monflanquin, 1892). Pharmacien à Fumel, géologue, botaniste, paléontologue et préhistorien qui a écrit dans la deuxième moitié du dix neuvième siècle une importante somme de travaux et de documentations sur l’étude de l’age de pierre, de l’age de fer et de la présence de l’homme dans la vallée du Lot et de ses affluents( 14 monographies) ainsi que sur la géologie de la région fumeloise qui servira de base, ensuite, à l’exploitation de la chaux, du ciment, de l’argile, de la castine et de la pierre de taille. Sa magnifique collection de fossiles et d’objets préhistoriques qu’il avait découverte dans la région fumeloise, introuvable aujourd’hui, avait été acquise, en 1880, par le musée d’Agen dans lequel, elle devait occuper une salle du nom de son inventeur. Membre de l’Académie des Sciences, des Arts et des Lettres d’Agen et de nombreuses sociétés savantes, il est considéré comme le pionnier de la recherche préhistorique et paléontologique lot et garonnaise. Bibliographie de l’Agenais, Jules Andrieu, 1884
BIBLIOGRAPHIE DES OEUVRES DE LUDOMIR COMBES
(1) De l’atmosphère et de l’air atmosphérique. Leur importance considérée sous le point de vue physique, chimique, physiologique et géologique _, imprimerie P.Nouvel, 1854 Agen
Dans ce premier ouvrage, comme il a été dit, L. Combes nous donne un aperçu de ses théories personnelles qui n’ont pas d’intérêt scientifique : « L’atmosphère doit remonter à l’époque la plus ancienne de tous les corps simples ou composés, elle a du subir un grand nombre de modifications qui ont pu permettre à la terre de se former et aux divers animaux et végétaux qui l’habitent de venir successivement, elle est indispensable à la vie des 3 règnes et on pourrait croire que ces modifications pourraient, à leur tour, devenir cause de la fin de ces mêmes êtres. La girafe est un exemple des plus remarquable, ce genre d’espèce est presque perdu, l’éléphant devient très rare. Et l’homme, lui-même, n’a-t-il pas dégénéré depuis sa création ? L’histoire, seule, répondra. Ainsi que Dieu l’a dit, tout s’use et doit s’user ici bas ». On est loin du big bang et de la théorie de l’expansion de l’univers
(2)Fumel et ses environs_ Haut agenais_ Recherches géologiques et paléontologiques, météorologiques et botaniques_ Agen, imprimerie P. Nouvel, 1855
Il s’agit d’un ouvrage dont le principal intérêt est de dresser la première carte géologique de la région fumeloise, remarquable par la diversité et l’exploitation de ces différentes couches géologiques, la pierre, la chaux, la castine, et surtout le minerai de fer. Les autres sujets, à part la botanique, étant survolés.
(3)La géologie et la physiologie dans leurs rapports avec la maladie de la vigne et de la pomme de terre_ Agen, imprimerie P. Nouvel, 1857.
(4)Résumé des causes principales de l’apparition et de la disparition des divers corps organisés sur la terre _ Agen, imprimerie P. Nouvel, 1857.
(5)De l’univers. Etudes sur l’origine du monde et ses modifications successives_ Agen, imprimerie P. Nouvel, 1862
Dans cet ouvrage, l’auteur attribue l’origine du monde à un Dieu créateur, après avoir passé en revue les connaissances astronomiques en vigueur à cette époque, essentiellement les lois de Kepler, celles de la gravitation universelle de Newton et une histoire chronologique des cosmogonies, il donne une idée de sa propre cosmogonie sous le titre pompeux de : ce que je pense de l’univers. Il y présente une théorie sur l’apparition de la vie et de son évolution. Il s’agit autant d’un écrit philosophique que scientifique.
On sourira de quelques affirmations comme l’age de la terre, alors estimée à 300.000 années, ce qui fait loin du compte actuel de 4,6 milliards, comme la température du fluide occupant l’espace estimée à moins 50 degrés et stable car réchauffé par les innombrables étoiles, comme la formation des montagnes et des tremblements de terre occasionnés par un volcanisme qui ne trouve pas de cheminée évacuatrice et la disparition progressive de ces deux phénomènes par l’augmentation de la résistance et de l’élasticité de la terre, comme la détermination du point d’impact ou a du être frappé la terre pour lui donner le double mouvement de rotation et de translation.
(6)Etudes géologiques sur l’ancienneté de l’homme et sur sa coexistence avec divers animaux d’espèces éteintes ou émigrées, dans les vallées du Lot et de ses affluents (département du Lot et Garonne) _ Agen, imprimerie P. Nouvel, 1865.
(7)L’homme dans la vallée du Lot, antérieurement à l’age de pierre_ Agen, imprimerie P. Nouvel, 1868.
(8)Epoque tertiaire. De la contemporanéité de divers mammifères fossiles dans les couches éocènes tertiaires du département du Lot et Garonne_. Agen, imprimerie P. Nouvel, 1868.
(9)Etudes sur la géologie, la paléontologie et l’ancienneté de l’homme dans le département du Lot et Garonne_ Villeneuve sur Lot, imprimerie X. Duteïs, 1870.
Ludomir Combes débute dans cet ouvrage une véritable œuvre scientifique,
Il y aborde en spécialiste l’étude comparée de la géologie de l’agenais et en conclue que, d’après ses recherches et ses découvertes, l’homme est apparu au quaternaire, contrairement à une opinion communément admise qui le datait du tertiaire. Il décrit les fossiles, déjà évoqués dans son livre précédent de la contemporanéité des pachydermes anthracothérium et paléothérium dans les mêmes couches tertiaires, confirmant ce qui n’était qu’une hypothèse. Il explique la disparition des espèces préhistoriques par une hypothèse en vogue au XIXème, à savoir la concordance du déluge européen, de la période de glaciation et du déluge asiatique. Il y décrit les silex de Las Pélénos à Libos, de la grotte de La Pronquière à Saint Georges et la découverte d’une magnifique tête de mammouth adulte trouvée sur le trajet de la route de Tournon à Montaigu du Quercy. Enfin, grâce a ses écrits, on connaît les érudits locaux qui se sont intéressés, qui ont aussi participés à découvrir la préhistoire de notre région et qui méritent bien de ne pas sombrer dans l’oubli, ce sont : Mr.Issartier, propriétaire du château de Cézerac à Montayral ; Mr. Basset, notaire à Sauveterre la Lémance ; Mr. Testut, maire de Dévillac ; Mr. Papon, entrepreneur sur la ligne de chemin de fer de la Compagnie d’Orléans ; le docteur Leydet de Monflanquin et sa fille, Mme Walmont de Cardenal ; l’abbé Bordes et Mr. De Ferran de Villebramar ; l’abbé Landesque de Trentels ; enfin, il cite l’ouvrage d’Eugène Dupeyron, auteur de « Esquisse géologique du département du Lot et Garonne », publié en 1868 chez Noubel à Agen.
(10)Note sur l’origine et la formation des minerais de fer du haut agenais et
des phosphates de chaux du Quercy. Agen, imprimerie P . Nouvel, 1873
(11)Considérations géologiques sur les départements du Lot et du Lot et . Garonne _ Paris, imprimerie Oberthur, 1875
(12)L’homme et l’archéologie préhistorique du haut agenais (age de pierre)
Paris, imprimerie Oberthur, 1875.
(13)Etude sur le phylloxéra_ Villeneuve sur Lot, imprimerie Chabrié, 1878.
(14)Les mondes disparus ou 40 ans d’études et de recherches géologiques,
paléontologiques et l’ancienneté de l’homme dans le département du Lot et Garonne et dans les départements limitrophes .Agen, imprimerie
Lenthéric, 1888.
Il s’agit, dans cet ouvrage de son véritable testament scientifique, rassemblant dans une synthèse structurée, l’incomparable bilan de l’ensemble de ses 40 années de recherches et travaux ciblés sur notre département et du premier traité de la préhistoire des affluents du Lot et de notre région qui s’est bien enrichi, par la suite. Il revient en y donnant son avis sur une théorie soutenue par deux savants de l’époque, Mr de Mortillet et l’abbé Bourgeois selon laquelle l’homme serait apparu sur la terre durant le tertiaire : « Si ces savants sont fondés à rapporter à la période tertiaire la venue de l’homme sur terre, ce que je ne prétends pas contester, je me trouve bien en retard, car je ne parle que de ce que j’ai vu et mes recherches n’ont porté que sur les terrains de l’agenais. Or, depuis 40 ans que je fouille avec une ardeur non lassée, mes recherches n’ont témoigné de la présence de l’homme à aucune phase du tertiaire, mon expérience m’oblige à placer au début du quaternaire le point de départ de l’homme ». Est-il besoin de préciser que cette théorie est toujours d’actualité ?
Auteur : HEIB Marc
Source : Dictionnaire de l'agenais et de lot et Garonne
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