Les oeufs du 1er Mai
Traditions populaires >> Traditions (folklore, anecdotes, fêtes, le calendrier, coutumes)
- Département : Lot-et-Garonne
- Canton : Fumel
- Commune : Blanquefort-sur-Briolance
- Siècle : 20
Traditionnellement, et jusqu'à la fin des années 80, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, les jeunes allaient "chercher les oeufs".
Les jeunes du village et des alentours se regroupaient à la tombée de la nuit. Il fallait s'équiper de tout ce qui pouvait faire du bruit: tambour, pétards, sifflets...
Le jeu consistait à aller frapper aux portes des maisons, à faire du bruit sous le fenêtres, en criant "c'est les oeufs". Il fallait se faire offir des oeufs, que l'on collectait dans un grand panier, et aussi, accessoirement, un ou plusieurs coups à boire. On ne refusait ni les oeufs ni le coup à boire.
La collecte se faisait dans le village, puis la troupe s'engageait sur les chemins, la nuit, pour battre la campagne. La distance ne faisait pas peur. On évitait les fermes où on risquait d'être mal reçus, les maisons où quelqu'un était malade. La traque des oeufs durait une bonne partie de la nuit. Ca faisait un sacré charivari quand, arrivant dans la cour des fermes, nos cris se mêlaient aux aboiements des chiens et aux bruits que nous faisions avec nos ustensiles.
Je n'ai pas le souvenir de maisons où nous aurions été mal reçus. Au contraire, même en pleine nuit, les gens (forcément réveillés), se levaient, nous offraient un coup de rouge ou de gnole, des gâteaux, et bien sûr les oeufs.
Il arrivait que l'on tombe sur une bande rivale (de la même commune, généralement), et alors c'était une bagarre à coup d'oeufs. Souvent il n'en restait pas beaucoup après la bagarre, et alors il fallait reprendre notre quête.
Ensuite, avec les oeufs récoltés, il fallait trouver une maison qui veuille bien nous faire l'omelette. De préférence une maison avec des filles, mais je me souviens que souvent, faute de filles...nous prenions ce que nous trouvions.
Après l'omelette, souvent, la nuit se terminait dans une grange, une cabane en bord de route ou dans les bois.
Le retour à la maison était douloureux après une pareille nuit mais qu'importe...on avait bien rigolé !!!
Auteur : Jean-Claude Despont
Source : Mémoire collective village
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